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Je connais un violeur.

Ce qui s'est passé un soir entre les mois de juin et juillet pendant les fêtes de ma petite ville j'ai d'abord cru que c'était de ma faute.

 

J'avais rendez-vous avec un garçon que je connaissais depuis peu. Tout s'est bien passé, nous avons dansé ensemble, discuté, puis il est rentré chez lui, moi je suis retournée assister au concert et c'est là que les choses ont dérapées.

 

J'ai reçu un sms d'un numéro que j'avais supprimé. J'ai demandé à qui j'avais affaire, on ne m'a pas tout de suite répondu mais donné rendez-vous devant la maison de retraite juste à côté de la fête. J'ai refusé et continuer à danser avec un groupe d'adolescentes. J'ai reçu un autre sms d'une autre personne que je connaissais mieux, je l'ai attendu à la fin du concert tranquillement assise sur un banc. Bizarrrement je sentais que quelque chose se passait ... j'avais la même sensation que celle du collège après avoir révélé que j'étais amoureuse de [prénom]... sensation de malaise comme si on se moquait de moi.

 

On s'est retrouvés devant la maison de retraite, l'autre garçon -qui était son ami- était partit. On s'est assis sur un banc, il ne pouvait pas rester longtemps. En me relevant pour partir il m'a demandé de l'embrasser, j'ai refusé. A la place je lui ai fait un câlin amical. Un câlin n'engage à rien, il ne l'a pas vu de la même manière.

 

J'étais prête à partir, il a proposé d'aller faire un tour, pourquoi pas, nous sommes descendus vers le parc des enfants et de nouveau assis sur un banc. Il m'a fait asseoir sur lui, je n'ai pas osé refuser. Il a commencé à m'embrasser, passer ses mains sous mon t-shirt. Il s'est levé, m'a tiré avec lui vers un coin d'herbe pas très loin et a commencé à me faire des propositions.

 

A partir de là je suis devenue plus clair, je me suis assise et je lui ai dit que "Non, je ne ferai rien." Il a répondu que je l'avais chauffé, que maintenant je n'avais pas le droit de le laisser comme ça. Je ne voulais pas, il a commencé à caresser ma joue "Allez [mon prénom], je sais que tu peux le faire..." en susurrant doucement, gentiment. Je ne voulais toujours pas, il a insisté lourdement, longtemps, et il voulait toujours plus... Du câlin nous sommes passé aux bisous, puis de là il a voulu faire les préliminaires, qu'on couche ensemble.

 

C'est ce qui s'est passé. Pourtant je ne voulais pas, mais je n'ai pas osé le dire, c'est dur, c'était dur mais le pire c'est que mon corps réagissait quand moi mentalement je refusais de faire quoi que ce soit avec lui. On ne s'est pas protégés et ça j'en suis vraiment meurtrie, j'aurai pu attraper une maladie, le sida ou une autre MST dangereuse ou même sans conséquences gravissimes mais que j'aurai du expliquer ensuite à mes parents.

 

Quand tout a été "fini" il m'a raccompagnée au bord du chemin, m'a sourit et m'a demandé si je voulais qu'on se revoit pour terminer... j'ai refusé, il a été vexé. Mais moi je n'avais pas encore compris que j'avais été violée, tout simplement parce que je n'avais pas été frappée, menacée d'une arme blanche, arme à feu ... mais j'ai subi un chantage, c'était des violences mentales : Qu'est-ce qu'on allait penser de moi quand il allait raconter ce qui s'était passé. Alors je l'ai fait.

 

S'en est suivi le lendemain très tôt la prise de la pilule du lendemain (la chose s'est passé à 4h, vers 10h par là je la prenais), de la prise de sang ensuite un peu plus tard, rien n'a été detecté, mais moi mentalement je m'en souviens, mon corps aussi.

 

Peu de temps après j'ai eu un copain, le fameux rendez-vous de ce soir là. Quand on a commencé à avoir nos premiers rapports je savais que quelque chose n'allait pas. J'avais mal, anormalement mal. Avant, le peu de préliminaires ne me gênait pas tant que ça, là ça me faisait souffrir.

 

On s'est séparés au bout de deux mois, je ne pouvais plus coucher avec lui, le voir nu me dégoûtait. Il m'aura fallu 4 mois pour comprendre, oser dire le mot et assumer ce qui s'était passé.

 

Mon arrière grand-mère a été mise au courant, mais elle n'a pas compris. "C'était un demi-viol." Non mamie... Je n'ai pas été battue, je n'ai pas été agressée par un inconnu dans la rue, mais c'était un viol. J'ai recemment appelé une de mes très chères amies, elle est plus jeune que moi, alors je lui ai expliqué l'importence du consentement, du "Oui" et du "Non" mais surtout de ne pas se forcer pour faire plaisir comme je l'ai fait avec mon ex, mais de vraiment le vouloir, d'avoir de bonnes conditions, de ne pas faire ça juste pour le faire.

 

ET NON CE N'EST PAS PARCE QU'UNE FILLE PORTE UNE JUPE, QU'ELLE AVAIT BU, QU'ELLE CONNAISSAIT SON AGRESSEUR, QUE C'ETAIT SON PETIT-AMI/MARI, QUE C'EST DE SA FAUTE.

 

La culture du viol oblige les gens à penser que quand cela arrive c'est la victime qui l'avait cherché. Lorsqu'elles portent plainte on leur demande comment elles étaient habillées, si elles avaient bu, si c'était leur copain, si elles avaient dragué = pour excuser l'agresseur.

 

Si vous ne vous sentez pas prêtes à faire l'amour avec quelqu'un, pour la première ou la millième fois peu importe, dîtes le c'est important. Et si le garçon avec qui vous êtes refuse de comprendre quittez le, je sais c'est dur à faire mais c'est important de ne pas se sentir forcée, votre bonheur passe avant les besoins physiques.

 

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Je tiens à préciser en me basant sur les propos de ma "meilleure amie", que N O N je n'ai pas cherché ce qui m'est arrivé. Et quand bien même j'aurai été bourrée, droguée, avec un ami, que j'ai dragué ou chauffé ce mec là, NON je ne suis pas fautive. C'était mon droit, et ce sera toujours mon droit de refuser de coucher PARCE QUE c'est mon corps. Et cette fille là je lui en voudrais toute ma vie du jour où je l'ai appelé deprimée, qu'elle ait osé me dire que c'était ma faute, que je l'avais cherché ; tout ça parce que depuis la 4ème qu'elle me connaissait j'avais changé, parce que j'avais commencé à sortir, parce que j'avais eu une autre amie.

 

Jamais je ne pourrais accepter qu'en tant que femme elle dise que je l'avais cherché. Parce que si elle peut penser ça de moi elle le pensera aussi des autres victimes.

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